Alexandre Bogouslavski – Abigail (2019)

AbigailDepuis plusieurs années, la ville est coupée du monde. Nul ne peut en sortir, et une redoutable police, formée d’officiers portant un masque de cuivre, traque inlassablement toute personne supposée porteuse d’une mystérieuse maladie. C’est ainsi que le père d’Abigail a disparu, alors qu’elle était encore une enfant. Dix ans plus tard, Abigail, devenue adulte, s’interroge: mais quelle est donc cette maladie, et pourquoi ne revoit-on plus jamais les malades?

Mais un jour qu’elle est confrontée à une descente de police, elle se rend compte qu’un des hommes masqués n’est autre qu’un des anciens assistants de son père… lequel pourrait bien être encore vivant.

 

kinopoisk.ruJ’ignore tout de la filmographie antérieure d’Alexandre Bogouslavski, mais il faut bien avouer en visionnant Abigail, qu’il est doué, non seulement avec une caméra, mais aussi dans la direction des effets spéciaux. Se plaçant dans un univers à l’esthétique steampunk, mais relevant en réalité de la fantasy urbaine, il est aussi original au niveau du scénario: ces deux genres sont en effet assez rares à l’écran.

kinopoisk.ruCe scénario a été régulièrement critiqué, en ligne, par certains considérant qu’il est sans queue ni tête. Il n’en est rien. Il est bien construit… mais limité.

En effet, Abigail nous montre ce qui n’est ni plus ni moins qu’une dictature. On y sent une critique du communisme, du fait que cette dictature voudrait mettre tout le monde sur un pied d’égalité, gommant toute personne ayant des capacités supérieures. Mais la critique reste vraiment superficiel, et au final, on se retrouve avec un film plutôt creux, plus destiné aux enfants et aux jeunes adolescents qu’aux adultes.

kinopoisk.ruUne note curieuse pour finir: lorsque l’on veut regarder le DVD français en version originale, on est au premier abord surpris d’entendre… de l’anglais! Sur le coup, on peut croire à un nouveau travail de salopard, comme on en a vu tant avec les éditions françaises de films russes. Mais il n’en est rien: le film a réellement été tourné en anglais. Et l’on se demande bien pourquoi, car au final, si les acteurs sont plutôt bons, on sent que l’anglais n’est pas leur langue maternelle, et qu’ils s’appliquent à bien la prononcer, ce qui donne un jeu assez peu naturel.